Les oeuvres

TERMINOLOGIE DU DISCOURS ARTISTIQUE

L’univers est tout entier de mystère et d’infini. Cet infini est constitué d’éléments qui sont eux finis, mais contiennent les prémisses de cet infini auquel ils participent. C’est le rôle de l’Artiste de déceler cette trace dans la moindre de ses œuvres, et de la rendre perceptible à chacun.

Cette fonction presque mystique le place très loin du commun des mortels, et l’amène à s’exprimer dans un langage bien particulier, qui n’est peut-être pas toujours immédiatement compréhensible par tous.

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Ma déclaration

Pour pallier à cette difficulté, et pour permettre au non initié d’entrevoir toute la profondeur de pensée du véritable Artiste, j’aimerais soumettre à votre attention les quelques exemples suivants :

Première déclaration

L’expressivité de ce bloc et ses lignes de force, étaient si parlantes, et se sont imposées à moi avec une telle puissance, que j’ai été contraint de laisser parler la pièce, en me contentant d’accompagner et de dégager son mouvement avec quelques coups de gouge judicieusement placés.
Traduit en langage courant, cela donne : J’me suis vraiment pas foulé pour celle-là…

Autre exemple

J’ai adossé cette pièce contre un pilier de la salle, pour que cet élément architectural fort soit dynamisé par mon œuvre, et qu’ainsi l’ensemble du bâtiment devienne un prolongement de ma sculpture.
Et sa traduction : Zut ! J’ai oublié l’socle !

Ou encore

Pour cette œuvre, j’ai volontairement abandonné les artifices techniques, afin de rechercher une pureté proche de l’enfance, et retrouver la fraîcheur et la maladresse prometteuse de mes premières sculptures. Traduction : Travailler un lendemain d’cuite, c’était vraiment pas une bonne idée…

Enfin, pour conclure, il faut bien avouer qu’il arrive à tous de commettre des bourdes. Au cas où l’une d’elles serait vraiment irréparable, je conseille le discours suivant : Pour cette pièce, je me suis inscrit dans la tradition séculaire des maîtres du moyen âge, qui se faisaient un devoir de laisser toujours une imperfection dans leur travail, ceci afin de ne point offenser Dieu dont seule l’œuvre est parfaite. Suivant leur noble exemple, j’ai voulu perpétuer cette coutume qui replace l’Artiste à sa juste et humble place.

Merci de votre attention,

JIHESSE